Scandal au Gabon:Les signes de la fin d'un règne?

Publié le par Armis OWONO MVE

Scandal au Gabon:Les signes de la fin d'un règne?

Jamais le Gabon n'a connu un pouvoir aussi incertain que celui actuel. Face à de nombreuses revendications des syndicats des différents secteurs d'activités, le Gouvernement déclare forfait et révèle qu'il n'y aurait plus d'argent. Les déclarations se suivent et se contredisent entre le chef de l'Etat, son porte parole, le premier ministre et les membres de son gouvernement. Il semble que le Gabon soit entrain de vivre une phase décisive de son histoire. S'agirait-il de la fin du règne PDG?

C'est du moins la question que l'on est tenté de se poser quand on sait que la mission d'un gouvernement, ou d'un régime, c'est de régler les problèmes socio-économiques auxquels les citoyens sont confrontés. Dans l'exercice de ses missions, un régime ne doit jamais déclarer le niveau réel de la gravité d'une situation, au risque de causer une panique générale. Le faire serait une preuve d'incapacité à résoudre le problème ou à faire face à leur responsabilité.

C'est ce que le régime en place au Gabon n'a pas su faire. Il a réussi à faire perdre la confiance des populations. Tout a commencé par la promesse du Président de la République qui a promis augmenter les salaires dès la fin du mois de janvier 2015. Quelques jours plus tard, le ministre de l'économie a démenti en affirmant que l'augmentation des salaires ne pouvait être possible en janvier. Une contradiction qui n'est pas du type à rassurer les populations.

Les négociations entre le Premier Ministre et les syndicats a du mal à trouver son épilogue. Il semble que la prime d'incitation à la performance (PIP) ne soit pas encore versée aux fonctionnaires. Des sources diverses et concordantes indiquent que certains fonctionnaires n'auraient pas encore touché leur paie de fin janvier 2015. La situation administrative de nombreux fonctionnaires n'a toujours pas avancé. Pour toutes ces raisons, l'ensemble des syndicats ont décidé de rentrer en grève illimitée. Une situation qui risque de paralyser totalement la machine de l'Etat.

Interviewé sur la question, Daniel Ona Ondo a déclaré que les syndicats en faisaient trop en les comparant à une femme qui veut tout sur le champ à peine on la convoitait. Il ajoute que le blocage serait dû à la baisse du prix du baril de pétrole. Ce qui signifie en d'autres termes qu'il n'y a plus d'argent au Gabon. Un véritable scandal.

Muni d'une part de statut d'homme politique, donc de décideur, et de statut d'économiste avéré, on peut dire que la perle rare du pouvoir émergent a eu un sérieux moment d'inattention.

Connaissant la carrure politique de l'homme, on peut dire que s'il y avait un réel enjeu politique à l'avenir, il n'aurait pas fait de telles déclarations. Il s'est souvent entouré de gardes fous dans ses déclarations, en évitant de s'exprimer en son nom propre. Toutes ses déclarations relèvent toujours des recommandations du Président de la République.

En disant qu'il n'y a presque pas d'argent, aurait-il reçu la recommandation du Chef de l'exécutif? On ne peut en dire autrement quand on sait que le premier à susciter l'angoisse populaire, c'est le Président de la république lui-même.

Au mois de janvier, il a organisé un séminaire gouvernemental à la Pointe Dénis où il posait le problème d'alternatives économiques face à la baisse du prix du baril. Ona Ondo est l'homme qui a été choisi pour poser au grand public, l'inquiétude qui se fait déjà ressentir dans tous les secteurs d'activités privées et publiques, et qui est au centre des débats dans les quartiers de Libreville.

Dans un pays où la diversification de l'économie fait l'objet de séminaires, ateliers, forum etc, souvent taxés à des coups de centaines de millions de francs cfa, il n'est pas normal que ces mêmes dirigeants qui vantent leurs actions à l'étranger, déclarent qu'il n'y a plus d'argent dans notre pays. Ou sont partis les budgets souvent déclarés pour permettre de diversifier l'économie? Ceci est une preuve que nos dirigeants ne savent pas prévoir. Et quand on ne sait pas prévoir, c'est qu'on n'est pas capable de diriger.

Ces gestes que l'on peut imputer aux politiciens amateurs, ne sont pas anodins. Tout semble ici que le pouvoir en place agit comme s'il ne resterait plus pour longtemps. Pour eux, il n'est plus question de continuer à œuvrer en faveur de ce qui ne leur sera plus profitable. On sait très bien que le politicien gabonais ne fait rien pour rien. C'est une classe de politiciens qui partira sans rien laissé pour les générations futures.

Publié dans Politique

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N
Votre analyse est très pertinente,et je pense la situation que vous décrivez est réelle,le président s'est lancé sur des terrains glissant qu'il ne maîtrise pas,au détriment des véritables préoccupations des gabonais.
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A
c'est bien-sure la fin des bongos
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