Justice/Affaire Ikambouayat Ndeka : la vérité n’aura pas de tombe
C’est à la faveur d’une session criminelle tenue à Lambaréné, le 10 du mois en cours que la célèbre affaire de l’assassinat du camerounais Amadou Yogné, a trouvé son épilogue. L’examen du dossier par la cour présidée par Edouard Ogandaga, premier président de la cour d’appel, a permis de constater que Jolvy Sembé Hindze a agit seul et a avoué la vérité sur une affaire qui a longtemps défrayé la chronique des médias gabonais. Une affaire dans laquelle Rigobert Ikambouayat Ndeka, actuel Directeur Général de l’Oprag et ses proches ont été cités, disons à tort compte tenu des données actuelles.
Restitution des faits
D’après le témoignage qu’a révélé l’assassin, Jolvy Sembé Hindzé, ce dernier aurait pris le véhicule d’Amadou Yogné en location pour Ndjolé où il était censé récupérer de la marchandise, le 20 janvier 2013, à la gare du PK8, contre la somme de 500.000 (cinq cent mille) francs cfa.
Les deux hommes vont alors prendre la route pour Ndjolé et passeront la nuit à Alembé, à quelques kilomètres de Ndjolé. Le lendemain, Jolvy Sembe Hindze se rendra au marché pour y acheter un couteau. A son retour il proposera au chauffeur de poursuivre plus loin parce que la voiture de ceux avec qui il devait récupérer la marchandise était tombée en panne. Trouvant que Jolvy Sembe devenait de plus en plus louche et agressif, Amadou Yogné va donc imposer une résistance. Une dispute va alors les opposer et Jolvy Sembé va poignarder son compagnon de deux coups. L’assassin récupérera alors la voiture d’Amadou Yogné et ira la donner à la sa belle-mère à Bitam, comme il lui avait promis.
Et la deuxième version alors ?
D’après certaines sources, Jolvy Sembe Hinze, après son arrestation, aurait donné une version dans laquelle il cite les proches de Rigobert Ikambouayat Ndeka. Ce qui a d’ailleurs conduit les autorités judiciaires du tribunal de Lambaréné non seulement à inculper le DG de l’Oprag, mais aussi à arrêter certains de ces proches cités. Une version qui s’oppose à celle que le présumé assassin venait de donner. Une chose qui a conduit les membres de la cour à connaitre l’origine de la deuxième version : « Ce sont les OPJ ainsi que le procureur de Lambaréné, qui m’ont demandé de citer ces gens-là car, ils ont trop fait » répondra le présumé coupable en précisant qu’il subissait des tortures et autres sévices pour qu’il cite certains noms.
Interrogations
La première interrogation à propos de cette affaire vient de la déclaration de l’assassin qui dit avoir reçu une liste des personnes à citer tout en précisant qu’on lui aurait dit que ces dernières en « avaient trop fait ». Alors il est important de se demander ce qui ce serait passer auparavant et qui pourrait pousser certains dignitaires et les autorités judiciaires à passer outre la démarche judiciaire normale, pour faire impliquer des innocents dans une affaire où ils n’ont rien à y voir ? N’y a-t-il pas en guise sous roche ?
Après que leurs noms aient été cités, les proches de Rigobert Ikambouayat Ndeka ont été arrêtés, emprisonnés et subissaient quotidiennement des traitements inhumains afin qu’ils arrivent à citer le nom du DG de l’Oprag, qui a par ailleurs été inculpé. Aujourd’hui, la vérité a été révélée. Bien qu’ils soient en liberté aujourd’hui, qu’est-ce que la justice gabonaise prévoit pour avoir subi injustement ce traitement ? Au-delà du mal physique que cette affaire a dû causer, les familles de ces personnes ont fait face à des humiliation et traumatismes qui discréditent certainement aujourd’hui leurs réputations et leur intégrité. Là encore, qui et comment va-t-on faire pour restituer l’honneur et l’intégrité de ces familles ?
Peut-être que les médias qui avaient pris le plaisir de détruire la réputation de ces personnes et de leurs familles ainsi que le procureur du tribunal de Lambaréné qui a d’ailleurs avoué avoir mal géré le dossier sous pression des hommes politiques de Booué, sauront comment les leur restituer.