Vices de procédure judiciaire dans l’affaire dite Ikambouayat Ndeka

Publié le par Armis OWONO MVE

Vices de procédure judiciaire dans l’affaire dite Ikambouayat Ndeka

L’affaire dite Ikamabouayat Ndeka est celle qui aura démontré les limites de la justice de notre pays. Cette affaire nous intéresse aujourd’hui, compte tenu de la campagne médiatique dont elle a fait l’objet. Pourquoi ne pas s’intéresser lorsqu’au moment où les autorités de l’Etat avaient besoin de donner une image propice au développement auprès des investisseurs étrangers, certains médias, sous la pression de certains hommes politiques et de l’administration judiciaire voulaient à tout prix mettre en surface l’image d’un Gabon où on ne parle que de crimes et d’assassinats. Une situation qui ne garantit certainement pas la stabilité et le développement d’un pays.

Le constat qui est apparu le plus amer dans cette affaire, c’est l’implication et le rôle joués conjointement par le juge d’instruction, Sanckane Missé Ursula et le Procureur du tribunal de Lambaréné, Juste Ambourouet Ongandanga que certains confrères appellent « Injuste Ambourouet Ongandanga ». Autant on peut s’étonner de la légèreté et du manque de rigueur dans l’instruction de cette affaire, autant on peut aussi constater la précipitation dans certaines déclarations et affirmations qui n’ont eu pour effet la création d’une psychose nationale, le déshonneur et le traumatisme des familles des personnes injustement accusées.

Pour ce qui est de la légèreté dans l’instruction, on peut aller à soupçonner la complicité entre Juste Ambourouet Ongandanga et Sanckane Missé Ursula. Des sources sûres révèlent qu’il y aurait eu des vices de procédure qui se justifient par l’intervention de certains à un niveau de l’instruction alors qu’ils n’en ont pas le droit. C’est le cas du Procureur de Lambaréné, Juste Ambourouet Ongandanga qui a participé à toutes les étapes du processus de l’instruction.

D’après les dispositions du code pénal, le procureur est celui qui reçoit les plaintes, mène les enquêtes et transmet le dossier au juge d’instruction qui statue si, oui ou non, l’affaire peut être traduite devant les tribunaux. Il revient aussi au juge d’instruction de procéder à l’interrogatoire, disons à l’audition des personnes inculpées ou des suspects.

Or, il nous revient que lors de l’audition de Monsieur Ikambouayat Ndeka par exemple, le juge d’instruction était assistée par le Procureur de Lambaréné qui s’est substituée au juge d’instruction. C’est lui qui aurait posé toutes les questions au présumé. Le juge d’instruction, semble-t-il, n’avait presque pas la parole. L’audition aurait débuté autour de 9h 30 minutes jusqu’à 23h 30 minutes, soit près de 15 heures d’horloge, au cours desquelles le Directeur Général de l’Oprag était maltraité et malmené par des questions insensées. L’objectif étant de le faire craquer afin qu’il arrive à dire ce qui n’était pas vrai.

Une version qui n’est pas loin de celle qu’avait donné l’assassin Jolvy Sembe Hindze qui dit avoir été torturé afin qu’il cite les noms que lui auraient imposé le Procureur de Lambaréné, certains hommes politiques et les OPJ.

Si tel est que le Gabon est engagé à lutter contre les crimes rituels, il semble que certains magistrats aient choisi leurs cibles, quoiqu’ils ne soient ni commanditaires, ni assassin, alors que les vrais coupables courent les rues, sont en liberté et prêts à recommencer. Une attitude qui mérite d’être fortement sanctionnée par les plus hautes autorités judiciaires de notre pays.

Pour ce qui est de la précipitation dans le processus d’information sur cette affaire, on constate qu’il y a eu des déclarations fortuites concernant la culpabilité de Rigobert Ikambouayat Ndeka.

Le 7 juin 2013, au moment où Rigobert Ikambouayat Ndeka était en audition, les déclarations fusaient déjà dans certains médias du pays affirmant que le DG de l’Oprag était inculpé. C’est le cas d la première chaine de télévision, au journal de 20 heures présenté par Mathieu Koumba, par ailleurs directeur général adjoint de ladite chaine. Au cours de ce JT, le journaliste recevait le conseiller technique du ministère de la justice, monsieur Guy Kebila qui affirmait l’inculpation de Rigobert Ikambouayat Ndeka. Il justifiait cette déclaration par le fait qu’il disait faire œuvre de pédagogie auprès des populations gabonaises qui attendent que la justice soit faite et que les coupables soient punis. Ce qui ne laisse pas sans s’interroger sur la coïncidence qui fait que cette affaire soit celle qui serve de pédagogie à la population gabonaise, au moment où les chefs d’accusations s’avèrent être désormais faux et infondés.

Il est important de préciser ici qu’il a été prouvé devant les tribunaux que le vrai assassin a agit seul et qu’il a été forcé de citer des noms que lui auraient apportés le procureur de Lambaréné, les OPJ et certains responsables politiques de l’Ogooué Ivindo, précisément du département de la Lopé, Booué. Pour cela, il a été condamné à 22 ans de prison. Aujourd’hui âgé de 21 ans, c’est à l’âge de 43 ans que le jeune Jolvy Sembe Hindze sera mis en liberté. Une sanction qui est trop loin de celle qu’aurait voulu imposer certains magistrats du pays.

C’est le lieu ici d’interpeller le Président de la République, le Premier Ministre et le Secrétaire Général du Parti Démocratique Gabonais (PDG), sur ces actes qui n’honorent ni notre pays, ni l’administration gabonaise, encore moins le parti au pouvoir. Il est bien vrai qu’une lutte idéologique dans un même parti constitue des bonnes guerres lorsqu’elle est essentiellement idéologique, mais lorsque pour des raisons exclusivement personnelles, égoïstes et non soutenues par aucune motivation idéologique, on en vient à détruire la réputation, la respectabilité et l’intégrité d’un individu, d’une famille, disons de tout un pays, c’est qu’on n’est pas digne de la confiance que les autorités portent en soi. C’est un acte de haute trahison qui mérite d’être puni et ce, de manière à ce que cela serve d’exemple à tous ceux qui voudront semer le trouble, la zizanie et le désordre dans un pays qui est engagé dans un processus de développement certain.

Publié dans Politique-Justice

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